Ces Souvenirs sont d’abord ceux d’un témoin du siècle, jeté, par fidélité à l’amitié, dans les batailles politiques d’après-guerre. Ce Normalien de la fin des années vingt, qui raconte Thierry Maulnier, Roger Vailland, Georges Blond, Jean Effel, évoque avant tout et surtout le souvenir de Robert Brasillach, l’ami, le beau-frère, dont il a partagé la vie, les enthousiasmes et qui mourut en 1945 sous les balles françaises. Bouleversé par cette tragédie, le brillant professeur que son succès à la Sorbonne destinait à une tranquille carrière universitaire et littéraire se jette dans le combat contre « la vérité officielle » qui accable les vaincus de la Seconde Guerre. Désacralisée, la Résistance, remis en perspective, les événements que les historiens racontent toujours selon la vulgate des vainqueurs, sorties du silence les informations qui dérangent la version bien huilée de la dernière guerre. Ce livre montre aussi le lien entre le chaos de l’Europe Centrale d’aujourd’hui et les principes de l’ordre nouveau né de la guerre. Ouvrage par ailleurs intimiste, sensible, il nous fait découvrir l’itinéraire d’un petit garçon né sur les bords du Cher, qui deviendra l’un des critiques littéraires les plus féconds de son époque en même temps que l’un des essayistes politiques les plus combattus. Une mine de renseignements et un son nouveau pour ceux qui aiment éclairer leur jugement par la diversité et les contradictions des hommes dont cette confession fournit plus d’un exemple.