L’exploitation agricole se transforme aujourd’hui en entreprise. Se libérant de la tutelle de la propriété foncière, l’exploitant organise son unité de production, accroît ses investissements, accéléré la rotation des capitaux. À mesure de l’émergence de l’entreprise, les pas-de-porte se développent. Malgré la prohibition légale, les exploitants qui se retirent ne se contentent plus de la valeur résiduelle de leurs investissements ; ils exigent un prix de cession d’entreprise. Un « patrimoine d’entreprise » surgit. Comment le financer ? Les futurs exploitants peuvent-ils y parvenir sans faire appel à des capitaux extérieurs, créant ainsi le risque d’une dépendance de leur future activité ? On conçoit qu’ils s’emploient à maintenir la prohibition du pas-de-porte agricole, au risque de bloquer le développement de l’entreprise. L’entreprise agricole naît du conflit de deux dynamiques : l’une d’ouverture à l’investissement, l’autre de contrôle personnel de l’exploitant sur ses moyens de production.