Longtemps, Guy Toubon a vécu en Cévennes. Un jour, à la façon peut-être de certains de ses personnages, il est parti vers la ville. Mais les Cévennes continuent à l’habiter, à le hanter. Les textes réunis ici, plus qu’une description d’un pays aimé et perdu, sont une évocation, voire une incantation. Une Cévennes immémoriale où passé et présent se conjuguent. Ses personnages, campés à cru et à vif, sont en symbiose avec ces lieux solitaires et hantés : je songe à Farique, l’un des derniers bergers ; à Emma qui revient au pays et dont le premier souci est de retrouver l’eau qui avait déserté le mas ; à Pierre, le « Zippi », qui mourra en voulant planter ses racines en Cévennes... Mais si Guy Toubon nous touche, c’est parce que son écriture procède d’abord d’une exigence morale. Ses personnages sont des héros ordinaires renvoyant à une Cévennes droite et dure. Honnête. Des êtres dont il sait nous donner les ressorts cachés derrière les traits burinés. Ils dessinent un quotidien âpre et difficile car voilà des siècles qu’en Cévennes on a appris le secret du bonheur et de la liberté. Extrait de la préface de Max Chaleil.