Pierre, jeune, riche, provincial, débarque à Paris pour y commencer une vie nouvelle. Au « Train Bleu », il assiste à la mort inexplicable d’un homme qui a tiré sur son propre reflet. Fasciné, Pierre entreprend d’enquêter sur les mobiles du suicidé. Il emménage chez le mort, y découvre une icône représentant un saint stylite et croit voir dans ce personnage la clef du mystère. À mesure qu’il se passionne pour l’ermite et pour son enquête, les relations humaines les plus ordinaires lui deviennent insupportables. Il met la main sur une correspondance entretenue par le mort avec une femme inconnue rencontrée par petites annonces. C’est parce qu’elle ne serait pas venue à un rendez-vous qu’il se serait suicidé. Pierre est déçu. L’histoire est banale. Il noue alors des relations étroites avec Maria, sa concierge portugaise, et part avec elle et son mari (un boxeur raté, ancien coton pauvre du Mozambique) pour Florence, voler un tableau des Offices. Au retour, il entame une correspondance suivie avec l’inconnue des petites annonces à qui il fixe comme le mort un rendez-vous. Elle ne vient pas. Pierre comprend : elle n’existe pas, le mort et lui se sont écrits à eux-mêmes, et se sont répondu. Pierre décide de finir ses jours au sommet d’une colonne mais, au cours d’une bagarre, il blesse gravement un garçon de restaurant, est arrêté et interné. À l’asile il retrouve le boxeur portugais enfermé pour avoir tué sa femme dans une crise de démence. Tous deux s’évadent, s’enfuient dans un coin perdu du Massif Central. Pierre s’installe alors sur sa colonne...