Pour la seconde fois, André Soury se penche sur le pays qu’il aime et dont il est l’élu, en cette période pas si lointaine où l’ombre marquait encore l’heure. Il était, donc une fois, un village appelé Pressignac, perdu dans un cul-de-sac des confins limousins. Au fond de la vallée entre les frais ombrages des chênes et des saules, s’étiraient les méandres de l’étang peuplé de poules d’eau, de carpes et de brochets, paradis des braconniers et des amoureux. Les ruisseaux roulaient sur les tapis de sable blond et les gens roulaient les R en faisant la causette. Sur cet univers et ses charmes secrets, le clocher assurait une garde fidèle. Rien ne se passait dans ce coin tranquille. On y naissait. On y vivait. On s’y faisait enterrer le plus tard possible. Rien ne s’y passait. Et pourtant aucune ruche n’a jamais autant bourdonné...