On trouvera rassemblées ici plusieurs études sur différents textes d’Alain Robbe-Grillet, qui forment le parcours de lecture d’un « analisant ». Le terme, par la licence orthographique qu’il s’octroie, tend à souligner les liens qu’il entretient depuis la lecture avec son homologue analysant. Là, il y a sur le divan une parole déréalisée, c’est-à-dire libérée des conditions pragmatiques de l’échange par le cadre de la cure ; ici, il y a couché sur le papier un discours suspendu, affranchi de l’épreuve de réalité par le cadre du texte littéraire. Pour que l’analyse s’engage, textuelle ou non, il faut y mettre du sien, reprendre à son compte l’énonciation restée en souffrance ; il y faut du transfert, il faut un sujet supposé savoir ou un texte supposé détenteur d’une énigme. Dans cette affaire, le texte n’est donc plus le patient supportant les violences d’une herméneutique. Il est le répondant d’une parole qui se construit entre ses propres mots, dans ses propres mots.