Ne cherchez pas de baleines aux royaumes de l’Himalaya : vous n’en trouverez pas davantage que de yétis. Les baleines auxquelles l’auteur fait allusion sont obsessionnelles, ce sont celles que l’on poursuit toute sa vie, telle la fabuleuse Moby Dick du capitaine Achab. La baleine blanche du petit Alex, le nouveau héros de Jacques Lanzmann, n’est autre que Vince, son propre père, parti « faire une marche » d’un mois au Népal et qui, trois ans plus tard, n’est toujours pas revenu. Alex, treize ans, fasciné par ce père devenu mythique, partira donc pour le Népal accompagné de Léon, quatre-vingt-deux ans, son vieux grand-père qui, faute de jambes et de souffle, possède un cœur grand comme le monde. La baleine blanche conte, avec une verve Incomparable, l’extraordinaire aventure de ce gosse et de ce vieillard liés à la vie à la mort, qui n’arrêtent pas de s’épater, de se Jouer la comédie, et qui s’aiment… On rit et on pleure d’une page à l’autre, sans même y prendre garde. Mais ne vous y trompez pas : derrière ce récit hors du commun où l’on va de surprise en surprise, se dressent en toile de fond les plus hauts sommets du monde, vers lesquels ce diable de Lanzmann nous entraîne au pas de charge. Un roman haletant que tout marcheur devrait avoir lu et avec lequel tout lecteur devrait marcher.