À partir d’une « étude analytique » de Balzac, parfaitement conforme à l’ambition de l’auteur de « La Comédie Humaine » d’étudier l’humanité comme un zoologue les animaux, Jean-Marc Chotteau nous propose, sous la forme d’une comédie, la dissection d’un couple dans la quotidienneté de « ses petites misères » : des bouderies de Madame aux tromperies de Monsieur, de l’ennui obligé des maisons de campagne aux promenades en voiture du dimanche avec la belle-mère… Comme dans « Bouvard et Pécuchet », une peinture féroce mais irrésistible de la médiocrité… Mais le rire est ici teinté d’amertume : sur scène au milieu de ses créatures comme il l’est à chaque page de son « étude », Balzac en personne est le triste héros de cette « comédie des comédies » où, pathétiquement, par l’acte vengeur de sa création, il cherche à se consoler peut-être de ne pouvoir vivre lui-même l’histoire de ménages heureux.