Dimanche 24 août 1935. C’est jour de Pardon à Gastel Nevez, petit pays de Centre Bretagne célébré par les peintres de la toute proche Pont-Aven. Au bord de l’Aulne se pressent pèlerins et curieux, attirés par les réjouissances et les vertus de la fontaine miraculeuse. Installé à L’auberge de Pont-Aven, Paul, jeune peintre parisien, sème le désarroi chez l’appétissante Simone, propriétaire des lieux, déshabille la jeune couturière Katell, trop vite prête à poser pour lui, et rend folle la revêche Léna, épouse bigote de Lom Le Milliner, le minotier. En ce jour saint, toutes les licences sont pardonnées. Mais y aura-t-il un pardon pour Pomme et Corentin, les bâtards ? Et pour Niels le rebouteux, qui a perdu la mémoire dans les tranchées ? Y en eut-il pour ses parents, les mariniers hollandais, morts dans l’inondation de 1924, ou pour sa sœur, la trop belle Éva, mystérieusement disparue avec son amant François ? Et pour Anna la laveuse, dont le mari s’est pendu, et leur fils Yves, le métayer couvert de dettes qui rêve d’Amérique ? Marquée encore par la Première Guerre et durement touchée par la crise, la Bretagne fournit le terreau idéal pour ce grand mélodrame. Le noir désespoir en est éclairé par l’étrange propension au rêve des Bretons, les parfums de légende de la vie quotidienne, la sensualité de la nature et les réminiscences nostalgiques de Gauguin et Sérusier.