Est-il si ridicule de dire « je t’aime » ? Pourquoi tant de fuites alors ? Être bloqué dans ses sentiments, ne pas se sentir le droit d’être spontané et authentique, de dire son amour ou sa contrariété, culpabiliser ses émotions est bien un mal de notre siècle privilégiant les qualités purement intellectuelles et l’efficience. D’où l’échec de tant de couples, l’incommunication et la timidité, l’insatisfaction devant des relations humaines stéréotypées, le sentiment d’impuissance et de solitude générateur de dépressions et d’agressivité auto destructrice. D’où, aussi, la naissance de tous ces mouvements de libération qui trop souvent déplacent le problème sans aller à la source du malaise de notre civilisation, « malade du cœur », qui voudrait nous faire oublier que nous avons aussi une vie affective. D’où, enfin, le succès des « groupes de rencontre », de formation permanente, ou de thérapie, où chacun s’exprime pour se libérer. Jean Ormezzano qui anime lui-même de tels groupes, lève ici pour ses lecteurs un coin du voile en donnant le compte rendu de la vie d’un de ces groupes. Chemin faisant, avec les personnages de ce livre, Patricia ou Michèle, Bernard ou Patrick, chacun reconnaîtra sa difficulté particulière, l’analysera pour la dépasser et choisira un programme de vie capable de le débloquer. Par ses explications, l’auteur aide à cette évolution. Vaincre ses craintes, ses hésitations, oser dire « je t’aime » quand on en a envie, à un ami, un conjoint ou un. enfant, avec des mots, avec son corps, retrouver le plaisir des sens, le droit aux larmes comme la joie intérieure, ressourcer sa vie spirituelle, balayer sa frigidité ou son impuissance, être bien dans sa peau, c’est ce que propose Jean Ormezzano à ses groupes comme aux lecteurs de cet ouvrage.