Arménouch ou Pèlerinage d'amour

Dans ce désert chaotique nous n’étions qu’un grain de sable soulevé et déposé, jour après jour, nuit après nuit, n’importe où et n’importe comment ; un élément de vie de peu de valeur dans la conscience du monde. Nous étions abandonnés par la lumière et nous sombrions dans l’oubli sans fond…. C’était le naufrage d’un grand navire, le renflouement ne payait pas la peine… ! Autour de nous s’étendaient de vastes plaines arides, silencieuses, désolées. Une vue hallucinante dans sa tragique grandeur, un néant effroyable en pleine lumière du jour. Aucune trace de vie ; seuls les rapaces tournoyaient dans le ciel inclément, torride. Des sables, rien que des sables qui portés par un petit vent venaient déposer sur nos lèvres assoiffées un goût âcre et brûlant…. Soudain un grand remous agita l’océan de sable C’est le simoun crièrent les vieillards. Arménouch, frappée d’un incroyable destin, ignorait tout de son passé. Voilà qu’elle le découvre, mais avec quel bouleversement !