Laurent Bayart, en chroniqueur des riens et du cosmos, du détail et de l’essentiel, nous propose une quête de son quotidien et par là même du nôtre. Recherche obsédante mais également nourricière, où la « feuille blanche vient, tel un chaton, réclamer une caresse ». Tantôt légère, sa plume saisit l’anecdote pour nous faire vivre des scènes familiales à la Pagnol. Sucettes en prose, à déguster en plein soleil. On apprécie son humour et sa manière d’écureuil de décortiquer les mots comme des noisettes. À travers sa gourmandise parfois gargantuesque du verbe et sa propension à l’énumération, on ressent Bayart non seulement butiner les fleurs de l’imaginaire ou faire du « goutte à goutte avec lui-même », mais aussi s’attarder au jardin des êtres. On musarde ainsi au gré de « l’apologie de la petite vitesse », mordant parfois à belles incisives dans quelque question existentialiste, aussitôt tournée en dérision. Claude Luezior