« C'est là, dans ce raccordement, dans cette fusion des démarches, de l'historien sériel des représentations et de l'ethnographe, que réside l'originalité de cette œuvre…Raymond Sala, dans sa haute vallée pyrénéenne, a réalisé le miracle d'avoir uni le témoignage écrit des beaux testaments de 1600 à 1850, à l'exploration - sur le terrain - de la mémoire vivante des derniers témoins, d'une connaissance de la mort - passage vers l'au-delà - que nous avons trop souvent perdue.C'est vrai que, sur les pentes du Canigou, dans ces hautes terres à l'air léger, subtil et lumineux, le Ciel est plus proche… Au-delà d'une proximité de la mort qui, à force d'être évoquée, finit par ne plus faire peur, il me semble qu'en Catalogne comme en Espagne, a prévalu longtemps la douce assurance d'appartenir - quoiqu'il arrive - au Peuple que Dieu, si grand, si loin et pourtant si proche, sauve parce qu'Il l'aime et qu'Il aime… Cette certitude au cœur, cette certitude vécue, valut à Marthe Boix, le 21 décembre 1931, à 17 heures, « une mort si douce », dans ces montagnes chrétiennes, dont Raymond Sala nous délivre le message, là où le temps, parfois presque sans effort, éclate en éternité. »Pierre Chaunu, de l'Institut.