Ce livre n’est pas le récit de ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944. Malgré son titre, ce livre ne veut ni scandaliser ni offenser. Bien au contraire : il dénonce un « malaise » et le sentiment principal qui l’anime, est une poignante et sincère générosité. Ce livre pourra paraître brutal : il ne recherche cependant aucun « effet », et il n’est pas gratuit : le père de l’auteur, de nationalité britannique, est mort des suites de la Guerre de 1914 ; et l’éditeur a vu disparaître dans les camps d’extermination nazis de trop nombreux compagnons de Résistance, parmi lesquels un de ses plus proches parents. Ce que ce livre veut rappeler, et plus particulièrement au Ministère des Affaires culturelles — les ruines d’Oradour ayant été confiées à la Direction des Beaux-Arts ! — c’est que perpétuer la haine et les traces de la sauvagerie qui l’a éveillée, c’est faire œuvre de mort. Redonner à Oradour un visage humain, le choisir pour cadre d’un grand dessein culturel, faire de ce village tristement mais indéniablement célèbre un lieu de rencontre et de compréhension universelles, serait faire œuvre de vie. Ce livre que Péguy, pour le fond et par la forme, n’aurait pas renié, ne dit pas autre chose.