Le Conte - genre littéraire à l’honneur en Normandie - a reçu ses lettres de noblesse des plus grands noms de la littérature normande depuis le XIXe siècle. Plonger en quelques pages le lecteur dans une action dont il sait qu’il n’aura pas un long chemin à faire pour en connaître le dénouement, suppose une maîtrise de l’imagination et du style. Quand on y ajoute l’esprit d’observation, la sensibilité et surtout l’Humour, il arrive qu’un conte puisse être une réussite au même titre qu’un long roman. Les Contes normands sont des histoires viriles, bien charpentées, gaillardes, qui expriment l’esprit dru, signe authentique de la race. Robert Chouard excelle dans ce rôle. Il n’est pas un auteur prolixe et stéréotypé, s’acquittant d’une tâche pour ne plus y songer. C’est retour aux sources, sous l’incitation d’un compagnon qui sait garder son humour latent, comme l’est, à chaque page, la connaissance d’un passé au cœur qu’on a trop tendance aujourd’hui à méconnaître, oublier ou renier.