Droits de douane et valeur ajoutée

Cet ouvrage reprend l'essentiel d'une thèse de Doctorat ès sciences économiques, soutenue à l'Université de Paris I, sous la direction de Monsieur le Professeur Bernard Lassudrie-Duchêne.Le point de départ de l'analyse est très simple : on peut déterminer les effets qu'aura un droit de douane, sur les prix intérieurs d'un produit importable et, à partir de là, il est aisé d'évaluer les résultats finaux de cette protection tarifaire sur la production d'une branche, sur la consommation d'un produit, sur les recettes de l'État enfin.La réalité apparaît cependant plus complexe : les droits de douane sont nombreux, les demi-produits composent une part importante du commerce mondial, les produits peuvent être destinés à la consommation finale ou à la consommation intermédiaire, c'est-à-dire à être incorporés dans le processus de production d'un autre bien. Dans ce cas, la valeur ajoutée, la richesse nouvelle créée, par la branche achetant cet input taxé, apparaît comme diminuée du fait de l'augmentation du prix des consommations intermédiaires : cette valeur ajoutée correspond à la rémunération des facteurs primaires de production (travail et capital), ce qui justifie l'étude complète des répercussions de la structure tarifaire (droits de douane portant aussi bien sur les biens finals, que sur les consommations intermédiaires) sur la valeur ajoutée.C'est là ce qu'essaye de présenter cet ouvrage ; l'analyse sera menée - pour l'essentiel - dans un cadre d'équilibre partiel, le seul qui permette des résultats cohérents, puis elle sera étendue à l'équilibre général. Enfin, car un concept d'analyse économique doit être quantifiable, au moins de manière approchée, nous présenterons le calcul des taux effectifs de protection, qui mesurent les variations relatives de valeur ajoutée entraînées par les droits de douane - calculs effectués pour vingt pays ou zones économiques industrialisés et pour dix branches économiques, sur des bases et selon des méthodes harmonisées, permettant une comparaison directe des taux effectifs de protection.