Une Légion d’honneur à titre militaire, annoncée par le Journal officiel du 5 mai 86 va servir de détonateur, puis de projecteur sur un épisode de l’épuration. Un département de France, la Haute-Saône, dont on ne parle pour ainsi dire jamais a subitement droit à la une de la presse nationale. « L’AFP », « Le Matin », « Le Quotidien de Paris », « Libération », « Antenne 2 », « l’Événement du Jeudi », « Minute » et bien d’autres mettent à jour un des nombreux dossiers de cette période taboue de notre Histoire. L’Histoire sait écrire, à l’occasion, les meilleurs romans policiers. Celui qui se déroule autour de Melisey et Saint-Barthelémy dans le nord de la Haute-Saône résume toutes les lois du genre. Violence, suspense, mystère et rebondissements. Il ne manque ni de crimes, ni d’implications politiques, ni encore de situations frisant l’imbroglio. Récemment, un ancien maître de l’ombre s’est complu à réveiller des vieux fantômes en confiant que dix tonnes d’archives de l’Abwehr et de la Gestapo, compromettante pour bon nombre de personnalités politiques, dormaient d’un injuste sommeil dans une « casemate » des services spéciaux français. Il est d’autres archives qui moisissent dans le secret des caves des forts militaires. Celles-ci ont été établies par la Police Judiciaire, la Sécurité militaire ou les tribunaux militaires français et concernent les épisodes troubles de l’épuration. Elles apportent également des précisions sur ceux qui furent vraiment les « bons » ou les « mauvais » Français. Elles sont bien sûr inaccessibles et donc inexploitées. Voici pourtant une histoire qu’elles auraient pu raconter…