Pendant trop longtemps, une approche d’ordre psychanalytique a semblé peu conciliable sinon même incompatible avec ce que l’on appelait alors « l’arriération mentale ». Les très rares essais dans ce domaine demeuraient pratiquement méconnus. Bruno Castets qui, de ce point de vue, a fait figure de pionnier, nous donne aujourd’hui, avec la vigueur de style qui est la sienne, un témoignage de son expérience et de sa réflexion qui doit faire date. Sans rien nier de la réalité de ce que l’on nomme aujourd’hui « le retard mental », il en propose une reconsidération qui interpelle psychiatres, psychologues, analystes, éducateurs et travailleurs sociaux. Sans doute sera-t-il difficile, après avoir lu ces pages, de ne pas regarder avec d’autres yeux et de ne pas traiter d’une autre manière enfants et adolescents dits « débiles ». Ce livre apporte aux ouvrages précédents de Bruno Castets - tels que L’enfant fou ou La Loi, l’enfant et la mort - un complément voire un dépassement. Si l’ensemble de cette œuvre est un apport précieux pour la recherche en même temps qu’un stimulant pour l’action l’on trouvera ici, plus que jamais, une ouverture, sinon une solution, à ces problèmes que tout être humain rencontre au cœur même de sa propre vie comme il lui faut répondre à cet appel chez l’Autre.