Roche-longue

Roche-Longue, l’année dernière, j’étais assise là. Le regard perdu dans le firmament, il m’était loisible de rêver. Mon esprit errait dans cet espace, comme il le faisait si souvent quand, soudain, j’ai perçu un froissement du côté d’un hallier d’églantier. J’ai tendu l’oreille… rien… Douze ans après, je me souviens du jour maudit dans le val enchanteur de la Bastide, dominant la haute Loire. Andréa Viannès viendra-t-elle à bout de la folie meurtrière d’un premier amour et de celle du temps. Son amour étouffé la faisait souffrir, son amour camouflé l’empêchait d’agir. Il gonflait le cœur d’Andréa pourtant. Ce cœur qui se battait avec son esprit ; cet esprit mesquin qui avait volé tout mérite, toute volonté de penser bien, de penser juste. Et là, les pires idées : le père Viannès, mort ou assassiné ? La vieille Mélie, au bord du ravin, paiera-t-elle ses révélations ? La peur aux trousses, Andréa, blessée, revit ses regrets dans la course du vent qui secoue la lande entre les sucs et le pays des hautes terres cévenoles. Perdue dans la burle, ce vent furieux, elle lutte contre la mort.