Arthur Haulot, fidèle à sa vie, chante les voyages, le heurt de notre égoïsme et de notre attente avec toutes les images du monde, avec les vérités des autres et leurs dérives. Il dénonce les horreurs du passé, avant de se pencher sur la vie intérieure et sur l’amour : la femme, l’enfant — un fils dont il veut faire le complice de ce bilan effervescent, grave ou parfois d’humour noir. Si les soucis et les carences ne sont pas tus, le poète insiste sur le cantique d’offrande aux autres de la beauté éparse. Aux inquiétudes de l’homme d’aujourd’hui répondent l’espoir cosmique, ou « l’odeur des mots », comme s’ils avaient pris la sève de la Femme, dont l’amour sensuel nous fait tenir debout. Force lyrique, puissance dans le mouvement comme dans la couleur, vitalité peu commune, à côté de plages de fraîcheur et de tendresse — l’art d’Arthur Haulot n’a jamais été aussi complet que dans Le Temps intérieur.