Il s’arrête, suspendu entre le monde qu’il abandonne et l’univers qu’il s’apprête à affronter. Il laisse un monde solide, unifié, dans lequel les voleurs sont clairement définis, monde qu’il a aimé et qu’il regrette un peu. Il entre dans un monde où la liberté est plus grande, certes, mais plus grandes aussi la solitude et la singularité ; monde fluide à l’image de cette fontaine qu’il aime et au-delà de laquelle il retrouvera peut-être des valeurs spirituelles qu’il a connues. Il faut partir : « En avant, marge ». Le livre de Jean Sur est le récit de cette pause. Et voici que ces pages nous révèlent que son histoire est aussi la nôtre ; les événements qui l’ont atteint sont ceux qui ont changé notre entourage et nous ont obligés à repenser la culture, l’amour, la vie. Chacun est convié à plus de liberté, mais aussi à plus de marginalité. Son livre est celui auquel chacun pense sans toujours l’écrire. Jean Sur est formateur et écrivain. Ses derniers livres sont : « Émilie ou de l’éducation des adultes » (Insep Éditions) et « La communiculture » aux Éditions Stock.