L’ancien royaume du Danhomè, qui se développe à partir du XVIIe siècle sur la côte du golfe de Guinée, fonde sa puissance sur une organisation militaire rigoureuse. L’existence, au sein de son armée, de troupes d’élite féminines est un fait unique à cette époque. Ce sont ces guerrières que les Européens ont appelé les « amazones », par référence aux héroïnes de l’antiquité. Admirées par leurs compatriotes, craintes par les populations voisines, ces femmes soldats sont, aux yeux des Africains, des personnages extraordinaires. Les Européens, habitués à croire que les vertus militaires sont des apanages de la virilité, les trouvent tout aussi exceptionnelles. Elles-mêmes se sentent différentes, fortes, invulnérables. Éduquées pour la guerre, vouées au combat, elles attaquent toujours les premières, galvanisent le courage des soldats masculins par leur stupéfiante intrépidité. Cependant, à la fin du XIXe siècle, l’Afrique est le champ des rivalités européennes. La France convoite le Danhomè, qu’elle baptisera Dahomey. C’est la guerre. Les amazones se battent contre les troupes françaises, défendent le royaume, succombent devant un ennemi mieux armé. Elles disparaissent en même temps que l’indépendance de leur pays. Ce livre est leur histoire, que raconte Hélène d’Almeida-Topor, après une longue enquête en Afrique.