Les lieux d’accueil sont certainement une des innovations les plus prometteuses que les années 1980 aient produites. Des petites unités d’accompagnement éducatif, articulant la parole dans les termes de la société ordinaire, permettent à des jeunes laissés pour compte dans l’ordre social ou scolaire d’inventer eux-mêmes leur mode de présence dans la cité et dans la culture de leur époque. Ce livre issu d’une longue recherche des fondements de ce travail, de sa formalisation et de sa garantie, réussit à construire le chaînon manquant entre l’époque utopique de l’antipsychiatrie et la quête de cohérence des pratiques sociales d’aujourd’hui. Il ouvre l’espoir pour tous ceux passés par une analyse personnelle, de ne plus se retrouver dans l’anomie et la faute, par l’institution soignante qui refuse le désir, et par l’institution psychanalytique qui refuse jusqu’à la notion même d’inscription sociale. Cet espoir est celui que se produise un discours qui marque en société la présence éthique de l’acte de chaque praticien.