La distance entre l’enfance et la sénilité, entre la vie et la mort, se mesure à l’intensité du regard. Et non sur les graphiques des courbes ascendantes des métallurgies, ni les tonnages des industries capitalisables. Mais si le destin vous installe sur une terre rouge de votre sang ? Une terre dont les sédiments alluvionnaires n’engendrent que des ressources minières, ce diamant plus important que les enfants qui meurent de faim et de solitude amère ? Ce récit d’une sincérité poignante, retrace l’itinéraire d’une expérience, dans une région marquée par la « théorie » du diamant industriel. Et peut-être, dans la découverte de « la malédiction », l’exorcisme du sort, aboli par le zéro absolu de la passion et de la souffrance. Le « scandale géologique brut et brutal » serait alors un scandale psychologique et historique. Les poèmes réunis dans le recueil « Khedidja » sont nés à Annaba, entre l’estuaire et la baie des caroubiers, au détour de la corniche encombrée de paquebots et les eaux de la Seybouse enlisée. Un long itinéraire de l’exil et de la solitude, aux confins des oueds ensablés, des terres endormies dans la vallée des oliviers. Annaba — Bône — Hippone, le regard de Khedidja dans la ferveur de l’oraison. Une prière pour la paix, une incantation pour la liberté.