Paul Jolas, Rencontres Artistiques et Littéraires : J’ai particulièrement apprécié ces textes denses qui sont une remise en cause constante du monde tel qu’il est. Le mot « désespoir » tient une grande place dans cette inspiration où passe le temps, la grisaille des jours, la monotonie de ces vies inachevées… Jean Breton, Les cahiers de Saint-Germain-des-Prés : Robert Merle a raison de dire qu’il s’agit moins, chez ce poète, d’hermétisme que de retenue, de volonté de secret. Derrière le langage, effectivement simple, du poète, il y a une tension, une gravité, un tragique même, qui sont l’essence de cette poésie. « Ma vie est enceinte de vide » écrit Philippe Miroudot : quel terrible aveu d’impuissance cela pourrait être s’il n’y avait, pour le contredire, l’acte créateur, la « poièsis ». Poésie-confession, mais une confession qui ne garderait que l’essentiel, qui est somme toute un élan vital, même si le poète se sait « en chemin balayé par la mort ». Guy Chambelland, Le Pont de l’Épée : Robert Merle a raison de souligner que cette écriture simple, sans effet, cache beaucoup de choses à relire. Cette démarche poétique assurément ne vise pas au prestige du verbe, mais à la fixation, au plus près, d’une sensibilité qui s’interroge et interroge le monde. C’est trop peu fréquent dans la poésie d’aujourd’hui qui fonctionne au délire ou à la mode, au maniérisme (pseudo) linguistique, pour que je n’en sois pas touché.