Dès 1917, les bolcheviques ont mis la main sur tous les médias. Ils en ont fait une de leurs armes principales pour se maintenir au pouvoir pendant plus de 70 ans : la mission qu’ils leur donnaient n’était évidemment pas d’informer, d’éduquer et de divertir, mais avant tout de dissimuler et de manipuler. Et cependant, dès le début de la perestroïka, ces mêmes médias, la presse écrite surtout, ont pris la tête du mouvement de réforme et ils ont peu à peu arraché le droit de révéler le passé totalitaire, de critiquer le présent anarchique et de prôner un avenir démocratique. Journaliste, G. Vatchnadze a subi le joug brejnévien. Ce qu’il décrit ici, c’est la renaissance exaltante et douloureuse de la liberté d’expression en URSS, telle qu’il l’a vécue, de l’intérieur, comme soviétique habitant Moscou et aussi avec le détachement de l’historien, du sociologue et du Géorgien d’ascendance suédoise que le hasard fit naître à Paris pendant la deuxième guerre mondiale.