Lorsque, à l’automne de 1731, le procès intenté par la demoiselle Catherine Cadière au père Jean Baptiste Girard, recteur du séminaire royal de Toulon et jésuite de surcroît vient devant le parlement d’Aix en Provence, on ne compte déjà plus les mémoires, les satires, les chansons qui ont circulé dans le royaume de France et à travers toute l’Europe. Si cette histoire eut, avant même que les plaidoiries ne commencent, un tel retentissement, c’est que d’emblée, derrière le père Girard, s’était regroupée la puissante Compagnie de Jésus, et derrière la demoiselle Cadière les non moins remuants carmes… Les partis constitués, tous les coups, même les plus bas, furent permis. Car enfin, pour quels motifs la demoiselle Cadière intente-t-elle un procès à son ancien confesseur ? Rien de moins que pour inceste spirituel, rapt, avortement et enchantement. Le mot est lâché : le Diable était de la partie. En plein siècle des Lumières, la justice va devoir se prononcer sur la base d’accusations où l’irrationnel, le mystérieux, Satan et ses suppôts entremêlent leurs noires influences comme au plus profond Moyen Âge. Pourtant, cet ouvrage n’est pas un livre d’histoire, mais le récit de deux êtres. Jean Baptiste Girard, jésuite et célèbre directeur de conscience et Catherine Cadière, jeune toulonnaise de dix-huit ans, que les hasards du temps ont fait se rencontrer… Un roman donc…