Aujourd’hui diplomate au Proche-Orient, Marcel Laugel, né en Algérie, a accompli presque toute sa carrière dans les pays d’Islam. Il l’avait commencée à la fin du temps colonial, comme militaire, dans cette partie du Sahara atlantique alors administrée par les Français sous le nom de Mauritanie, entre Maroc et Sénégal. De ses années passées chez les nomades maures, insaisissables « fils des nuages », Marcel Laugel a rapporté Le roman du Sahara. Là, entre les grandes dunes faussement vides et la barrière océanique, se noue la tragédie de l’honneur tribal pathétiquement affronté aux mornes impératifs de l’Occident ; un drame symbolisé par le refus du « burnous rouge », vêtement honorifique offert par la France aux chefs réguibats, maîtres du désert. Des frustes Bédouins coursant la pluie avec dromadaires et moutons sous le regard ambivalent des « officiers des Affaires indigènes » jusqu’aux palais sultaniens de l’Empire chérifien, l’auteur nous offre la vision originale et personnelle d’une époque et d’une contrée méconnues.