La création, en 1974, du Parti démocratique sénégalais (PDS) constitue un défi lancé au monopole exercé par le parti unique de fait du président Senghor, l’Union progressiste sénégalaise (UPS). C’est aussi un pari sur la réalité du sentiment démocratique au Sénégal, qu’une opposition légaliste et constructrice pourrait ranimer. Durant ces neuf années, le PDS a forgé une doctrine, défini un programme, mis en place une organisation militante. Il a remporté d’indéniables succès et connu des épreuves, mais il a maintenu, en toutes circonstances, une attitude d’opposant légal, luttant pour un statut équitable et le changement des mentalités. Les élections de février 1983 montrent qu’il demeure la seule force organisée de l’opposition sénégalaise. Mais est-il un phénomène spécifique au Sénégal, isolé et passager ? Est-il plutôt le témoin actif d’une époque nouvelle en Afrique où le parti unique sera contesté ? Christine Desouches, qui a enquêté sur place pour écrire ce livre, a trouvé des éléments de réponse à ces questions auprès des divers acteurs de la vie politique sénégalaise eux-mêmes.