L’auteur rapporte dans cet ensemble d’articles quelques traces de la chasse qui a guidé toute sa vie d’analyste : une traque originale, une chasse non coutumière - même pas la chasse au Snarck - mais celle des preuves de l’existence de l’inconscient. Celui-là qu’on n’entend pas quand il vous parle et qu’on ne voit pas quand il vous fait des signes, mais dont, toute sa vie, on perçoit les effets sans arriver à le cerner sérieusement, celui-là, une carrière de psychanalyste le désigne comme aussi omniprésent que le soleil dans un ciel d’août. Il a été - tout le long de ces années où ont été écrites ces lignes - à la fois présent par ses traces et sans relâche dépisté au-delà d’elles, tant dans la vie quotidienne que dans les cures et les expressions artistiques : rien n’a été négligé dans cette enquête policière, jusqu’à la nécessité de la référence à la logique mathématique, seule à cerner la vérité. Une expérience privilégiée, encore que non enviable, a permis enfin une confrontation sans témoin, sans décor, sans arrangement entre la psychanalyste plongée dans un coma profond et son propre inconscient. Ce moment, heureusement exceptionnel, a couronné ce long dépistage, l’inconscient finissant par se dévoiler à celui aveugle, sourd, insensible et paralysé qui, retrouvant la vie, retrouvera avec les souvenirs de sa vie artificielle les traces, les marques, les signifiants - bref les preuves de l’incroyable omniprésence de l’inconscient chez l’être parlant.