D’un côté, il y aura l’ombre. On y mettra la laideur de Charles et la vasière de sa ville portuaire, lieu d’échouages et d’échecs. On ajoutera les nuits de la mère Dantec devant le téléviseur muet, la location saisonnière d’un taxi parisien et, toujours présente, la lancinante souffrance d’un enfant mal aimé. De l’autre côté, celui de la lumière, il y aura le basculement des navires derrière la ligne d’horizon, Monsieur Raymond, diamantaire en chambre, les rayonnages des bibliothèques de la lettre A à la lettre H, le goût du thé dans un samovar de Sakhaline, et surtout, Louis Merlin, maître des mots et des voyages, dont le secret bouleversera la vie de Charles. Allant de l’un à l’autre dans un rythme de marée, résonnera la voix du narrateur chargée de tendresse et d’impitoyable lucidité. Et puis, tout s’enchevêtrera : passé et présent, ici et ailleurs, amour et mort, ombre et lumière. Tout trouvera sa place au-delà des regards, au cours d’un voyage qui mènera Charles aux confins de sa mer intérieure.