On l’appelle La Chouille. Elle vit à Bédarrides, village du Vaucluse aux sept rivières où le parcours de sa famille est marqué par trois inondations. L’héroïne pourrait en être la maison, la villa Franquet à l’origine du destin de trois femmes l’ayant habitée successivement, mais, au-delà de la mort, Céleste Rameye, la première propriétaire, au fil de l’eau, influencera la destinée de chacune de ses nièces. Destin lié aux inondations de 1887, 1951 et 1992, destin se retraçant de tante en nièce, destin se tramant dans cette maison « occupée », destin manipulé sous l’emprise de l’âme errante de Céleste ayant refusé de quitter « ses » murs pour mieux protéger les femmes de sa lignée « des tentations du péché de chair ». Le destin le plus fort fut celui de la Chouille n’ayant cependant jamais vécu dans la villa Franquet. En provençal, chouille signifie « coquetterie, préciosité, suffisance ». Le sobriquet attribué à la famille Orsel s’est éteint avec Jeanne, ensevelie sous les décombres de sa maison au cours des inondations de 1951.