L’homme, ce passant, cet être de voyage, ne peut s’interdire le rêve d’une installation dans le passage : un point fixe dans la fuite des points d’appui, un fil rouge tressé comme une corde de rappel. Dans ce but il scrute les moments où cela semble se retourner : la présence en absence, le vide en plein, la force en faiblesse, le passif en actif, l’affirmation en négation, le mouvement en repos et vice-versa. Mais il n’y a pas de synthèse possible dans cette dialectique, ni d’ataraxie. Nul terme ne transcende la voie pas même la vertu, malgré les encore belles apparences de certains dogmes ; nul n’arrêtera le moment, le mouvement, ces jumeaux étymologiques, sous le prétexte indu qu’ils seraient soudain devenus très beaux, pas même ce livre qui prétend pourtant s’appeler Le livre des passages.