Autour de Gilbert Fortin, curé du Mile End, gravite une galerie de personnages attachants appelés Les Héritiers du Fleuve qui comprend un étonnant sous-groupe : Les Westmountaises pour l’indépendance. Grâce à la verve habile de Robert Maltais, c’est effectivement possible.Tenant dans une main le fil de la destinée du peuple québécois et dans l’autre celui de la question religieuse, Le Curé du Mile End risque-t-il de mourir foudroyé, en compagnie de son auteur?En clergyman et col romain, le curé du Mile End plonge sur le micro, prêt à tout sauf à se taire : « Vous ne voyez pas que nous sommes en train de nous vider jusqu’au fond de l’âme? La question du poète Péloquin vaut qu’on la répète à un peuple qui s’est arraché le coeur : « Vous êtes pas écoeurés de mourir…? » Au parc Lahaie, ça hurle, on siffle, les tamtams appuient chaque phrase de Gilbert Fortin. Rentré d’Europe après trente ans d’absence, l’ancien moine s’investit dans une mission aussi impossible qu’urgente: sonner le réveil de ceux qu’il voit disparaître sans réagir. Le Québécois est-il en voie d’extinction, comme le panda et l’orang-outang? S’agit-il d’une question politique ou de la survie d’une famille humaine menacée?