Ils sont deux, ils avaient prévu de « jouer » Don Quichotte, et ça s’arrête au bout de 45 secondes. Du moins, c’est ce que croit l’un, mais l’autre, c’est plus fort que lui, il faut qu’il « raconte ». Alors, il y va. À sa façon. Avec son langage d’aujourd’hui, ses mots qui jouent à saute-mouton avec les époques, ses idées sur le monde qui n’a peut-être pas autant changé qu’on le croit depuis Cervantès. Le hic, c’est que pendant ce temps-là, son acolyte s’obstine à plier décor et bagages. Ça agace. Et quand les bruits de hasard s’organisent en musique, on passe de l’énervement à la colère, au conflit ouvert ou larvé. Et Don Quichotte dans tout ça ? Il se porte mal, merci, coincé qu’il est entre ses rêves et la triste réalité. Et les spectateurs ? Ils se marrent, Monsieur, ils se marrent ! Jean-Louis Cousseau