Depuis Des steaks pour les élèves et peut-être plus particulièrement depuis L'Homme-café, on sait avec quelle maîtrise et quelle efficacité François Désalliers allie narration et théâtralité pour nous donner des romans alertes et foisonnants où évoluent des personnages déroutants mais qui ne nous semblent pas moins familiers pour autant.Délicieux portrait de personnages, Un été en banlieue nous présente la face cachée de ce monde mystérieux des banlieusards où règnent la verdure, les « ventes de garage » et… les désaxés. Un roman qui laisse transparaître l'art remarquable du conteur, un sens inouï du dialogue et un humour aussi décapant qu'inattendu.Jean Turcotte est un professeur d'histoire célibataire et estivalement désœuvré qui décide, par le biais d'une petite annonce dans le journal local, d'inviter ses concitoyens à participer à un hebdomadaire ciné-club maison. Dans son sous-sol se connaîtront et s'appri-voiseront une galerie de personnages aussi différents que déstabilisés au moment précis de cette complicité forcée. Car ce ne saurait être bien sûr qu'une simple passion cinéphilique qui les incite à participer à cette version kitsch et banlieusarde du Radeau de la méduse.Carnaval de la pulsion - aussi bien la sexuelle et l'amoureuse que l'agressive, voire la meurtrière -, Un été en banlieue est un garden-party tenant davantage de la cérémonie et de la célébration que de la plate civilité de voisinage. Un nouveau délire poétique, humoristique et fantaisiste signé François Désalliers.