Au moment où perestroïka et glasnost témoignent de changements profonds dans la société soviétique, à l’heure où le Parti communiste italien envisage ouvertement la construction d’une « euro-gauche » avec plusieurs partis socialistes, le Parti communiste français connaît un recul brutal de son influence. Ce fait majeur de la vie politique française s’accompagne pour le PC de multiples crises : depuis quelques années, de H. Fiszbin à P. Juquin, nombreux sont les communistes critiques à quitter le Parti. De telles manifestations d’opposition ne sont pas nouvelles. Depuis sa fondation en 1920, le PC a connu un très grand nombre de crises et « d’affaires », a dû affronter de nombreuses remises en cause dans ses rangs qui toutes ont été éliminées soit par l’exclusion de leurs protagonistes soit en raison du départ d’un de ces derniers. Michel Dreyfus tente de mesurer la signification de ce phénomène récurrent dans l’histoire générale du PC. Qui sont ces oppositionnels ? Comment et pourquoi en viennent-ils à se heurter au Parti ? Que veulent-ils, quel projet politique défendent-ils ? Leur multiplication récente explique-t-elle le déclin actuel du communisme en France ?