Un fragment de l’histoire contemporaine livrera ici la scène d’un théâtre des catastrophes. On y entendra la voix des discours sur les menaces de catastrophe planétaire se mêlant étrangement aux bruits et aux silences engendrés par d’autres peurs sociales. Et l’on interrogera entre autres la manière dont les différentes menaces communiquent entre elles et échangent leurs objets grâce au jeu anonyme des réseaux de représentations. On y verra que les « bonnes causes » ne se dérobent pas plus que les autres aux jeux de l’imaginaire et aux malentendus, notamment lorsque les dangers réels se trouvent masqués par l’enflure des discours catastrophistes moralisateurs ou, d’une autre façon, par la logique des Programmes. On y rencontrera également des « pensées du futur » malades d’une conception linéaire du temps et du trompe-l’œil de l’urgence, lorsque le travail du choix ne peut plus tracer des sillons dans le réel. Ce théâtre des catastrophes conduit alors à une énigme qui a pouvoir de faire rebondir la pensée et les actes : comment écrire le futur avec des « trous de mémoire » en prenant appui sur l’inconnu ?