Le Graal n’est pas seulement une connaissance, une initiation, réservées aux chevaliers de la Quête, c’est aussi une réalité géographique, l’histoire d’un peuple, d’une civilisation. C’est ainsi que les peuples de l’Âge d’Or quittèrent les terres de l’Arctique, descendirent sur l’Islande, l’Irlande, la Norvège, et se déployèrent à travers l’Europe, atteignirent le Caucase, la Perse, et l’Inde des Aryas. Ces peuples celto-nordiques amenaient avec eux le culte du soleil invaincu, la vision du retour éternel, une conception héroïque et tragique du monde. Ils disparurent un jour, selon l’antique loi des cycles, connurent eux aussi le « crépuscule des dieux », et le Graal fut perdu. L’Ordre SS créé par Heinrich Himmler tenta la reconquête du Graal, dans le vacarme et la fureur. Un but : reconstituer l’empire des anciens Germains, et retrouver la mystérieuse pierre runique dont parlent l’Ynglinga saga et le Lebar Gabala. Un groupement de recherches fut spécialement créé à cet effet : l’Ahnenerbe, la « Société pour l’Héritage des Ancêtres », à laquelle appartenait Otto Rahn, officier de la division SS Leibstandarte, et auteur de la Croisade contre le Graal.