Que savons-nous de l’histoire de la Corse ? La vendetta, Napoléon et Colomba cachent une réalité beaucoup plus complexe, faite de spécificités nationales et régionales qui ont permis l’intégration de l’île à la France. Le moment où tout se joue, c’est le XVIIIe siècle : en 1729, la Corse est sous la domination de Gênes. La misère y règne et les conditions sociales et économiques accusent un lourd retard sur les provinces les plus pauvres de France. Le mécontentement grandit. Ce qui n’était qu’une jacquerie devient peu à peu une révolution qui permet la venue de Pascal Paoli en 1755 et qui marque la naissance du sentiment national corse. Malgré tous ses efforts pour tendre à l’unité nationale, Paoli n’y parviendra pas. Le système de clans qui règne dans l’île ne facilite pas sa tâche, ni la rivalité Nord-Sud, ni le poids de coutumes séculaires. Ainsi c’est la France qui va achever de s’approprier l’île. Le combat pour l’indépendance a donc abouti à un échec politique. À partir de 1770-74, la société insulaire va se modifier profondément et participera au changement révolutionnaire de la société française en 1789. Ainsi, à travers cette période de l’histoire corse, on comprendra mieux l’aspect spécifique des problèmes corses au XXe siècle.