Cet ouvrage qui actualise les données d’un rapport présenté en 1983 au Haut Comité de la Langue Française, répond à un double constat : le sous-développement des services de documentation des journaux français par rapport à ceux de leurs confrères européens ou américains, et les chances offertes de combler ce retard grâce aux possibilités nouvelles ouvertes par les systèmes de documentation automatisée. Il vise à convaincre tous les professionnels de la presse que la qualité du journalisme dépend aujourd’hui, autant de la richesse de ses réseaux de collecte de l’information, et de la valeur de ses équipes rédactionnelles, que du recours systématique à la documentation pour enrichir la densité et la portée de l’information en restituant immédiatement aux événements de l’actualité, leur passé et leur environnement. Il insiste aussi sur les possibilités offertes de valoriser l’édition imprimée des journaux par la création, en une seconde édition électronique, de services nouveaux pour une clientèle nouvelle : il est en effet, en un sens, absurde que l’énorme travail de collecte, de traitement et de mise en forme, que réalise quotidiennement le journalisme, se perde en quelques heures dans l’oubli et ne soit que difficilement et très occasionnellement sauvé, rétrospectivement, par le recours à une lecture en bibliothèque ou au dépouillement d’un dossier de coupures de presse. L’ouvrage fait évidemment aussi le bilan des expériences tentées à l’étranger comme en France, et analyse les avantages réciproques des deux systèmes informatiques : celui des bases de données bibliographiques qui restitue les références aux articles, et celui des banques de données en texte Intégral qui fournit le texte même des articles. Mais il existe des formules intermédiaires qui permettent de réduire les inconvénients de chacun des deux et donc de dépasser l’alternative : base en langage contraint ou banque en langage libre. À la variété des usages correspond, en réalité, une gamme de solutions techniques. Plus qu’à proposer des solutions toutes faites, dont la réalisation relève de la compétence des spécialistes, l’ouvrage s’attache à bien dégager les enjeux nationaux et internationaux — ces derniers n’étant pas les moindres : il y va un peu de la présence de la langue française et beaucoup de celle du journalisme français dans le monde. Il cherche aussi à clarifier les perspectives d’un débat qui s’est, en France, trop longtemps enlisé dans des discussions théoriques, négligeant les spécificités, la nature et les besoins de la presse et minimisant les possibilités d’élargissement des débouchés de la production journalistique. Cette étude est plus particulièrement destinée aux journalistes et aux patrons de presse, aux spécialistes de la documentation et de l’informatisation, mais aussi aux étudiants en documentation et en communication.