Le 22 septembre 1987, Michel Polac, producteur et animateur de « Droit de Réponse », recevait le télégramme suivant : « Suite à émissions des 12 et 19 septembre 1987, vous notifions mise à pied immédiate et convocation entretien préalable en vue décision licenciement. » TF1 mettait ainsi sèchement fin à six ans d’une aventure qui a bousculé toutes les règles du débat télévisuel. Émission très controversée, elle avait accouché de quelques-uns des plus beaux moments de la télévision. À ce titre, elle laissera dans l’histoire du petit écran une trace comparable à celle de « 5 colonnes à la une » dans la décennie précédente. Par sa seule logique, l’esprit de contradiction, elle était parvenue à s’imposer, à fidéliser un auditoire important, malgré les résistances des institutions et des pouvoirs consacrés. Cette alchimie, on la devait à un homme singulier, Michel Polac, qui défendait une certaine philosophie du journalisme en rupture avec le mythe de l’objectivité. L’arrêt de « Droit de Réponse » coïncidant avec un remodelage du paysage audiovisuel français, l’acte de censure frappant Polac et son équipe a d’autant plus marqué l’opinion publique. Parce que c’est le premier conflit avec la télé privée, parce que c’est un fait de culture, parce qu’il s’agit de la liberté d’expression, on peut vraiment parler d’une « Affaire Polac ».