Cette autobiographie se déroule comme un de ces « romans d'apprentissage », où le narrateur raconte ses aventures intellectuelles, ses amours, ses amitiés, de façon à dégager le sens profond de sa destinée. L'auteur évoque, successivement, son enfance à Bagdad auprès de son père, un notable de la cour du roi Fayçal Ier ; sa découverte de la France et de sa famille française ; ses expériences lors de ses études à Paris et à Limoges ; son adolescence dans le Limousin, sous l'Occupation, au milieu d'êtres étonnants, tel Raoul Hausmann « le Dadasophe ».L'éveil de sa vocation littéraire le pousse à rencontrer André Breton à la Libération, ce qui le rend témoin actif des batailles du surréalisme renaissant, de l'existentialisme, du lettrisme, et des divers mouvements agitant le Saint-Germain-des-Prés de l'époque héroïque. Il en retrace, avec intensité, tous les aspects méconnus. Il montre quel foyer ardent fut l'atelier de son ami Victor Brauner, l'un des peintres les plus extraordinaires des temps modernes. On assiste ici à l'historique détaillé, qui n'avait encore jamais été fait, du groupe surréaliste d'après-guerre, à travers de multiples anecdotes, des citations de textes inédits.Ce livre est ainsi l'autoportrait d'un penseur, dont les débuts furent appréciés élogieusement par André Breton et Georges Bataille, et à qui René Char écrivait plus tard : « Vous restez au centre de la question essentielle. Peu s'y tiennent, et s'y tiennent bien, de tous leurs pas, comme vous ». Mais c'est aussi un document d'histoire littéraire de première importance, à cause de ses révélations curieuses sur l'avant-garde des arts et des lettres dans la seconde moitié du XXe siècle.