Trois universitaires (professeures, praticiennes et chercheuses) proposent l'activation comportementale en réponse à l'anxiété et à la dépression.
De nos jours, la dépression et l’anxiété sont des réalités malheureusement très prégnantes en Europe. Pour soigner de tels troubles, les traitements se focalisaient jusqu’alors sur l’étiquette diagnostique. L’approche processuelle préconisée actuellement tient compte davantage des processus psychologiques sous-jacents aux difficultés.
Dans ce contexte, l’activation comportementale est une approche psychothérapeutique qui vise à améliorer la santé mentale du sujet en termes d’humeur, de pensées et de qualité de vie. Elle est ici présentée comme un outil permettant le traitement des évitements, non seulement comportementaux, mais aussi cognitifs, dont la rumination mentale. Ces évitements se manifestent dans une multitude de troubles psychologiques accompagnés de dépression et d’anxiété.
Après un état des lieux des connaissances actuelles sur les protocoles de traitement centrés sur l’activation comportementale et les évitements, ce livre présente aux psychothérapeutes, et pour la première fois en langue française, les stratégies d’intervention de l’activation comportementale ainsi que des outils permettant les mesures de la rumination mentale, des évitements comportementaux et d’autres phénomènes psychologiques.
Un ouvrage à destination des praticiens.
EXTRAIT
La dépression est largement répandue dans la population générale. Sa prévalence au cours de la vie est de 10,8 % (Lim et al., 2018). Elle touche 1,7 femme pour 1 homme et ce ratio semble rester constant (Albert, 2015). Les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS, bureau régional de l’Europe) révèlent que la dépression et l’anxiété sont des troubles fréquents puisque, chaque année, environ 25 % de la population en souffrirait, si l’on tient compte des formes légères de dépression. La dépression et l’anxiété sont des troubles émotionnels fréquemment associés dont la comorbidité est liée à une sévérité et à un handicap accrus (Jacobi et al., 2014 ; Kessler, Chiu, Demler & Walters, 2005). Environ 50 % des personnes anxio-dépressives ne reçoivent aucune forme de traitement pour leur trouble. Cette importante proportion témoigne de la nécessité de trouver des stratégies de traitement efficaces qui permettront d’améliorer la qualité de vie de ces personnes ainsi que de diminuer les coûts économiques et sociaux portés par les différents systèmes de santé en Europe. En effet, toujours selon l’OMS, la dépression est la raison la plus fréquemment invoquée pour l’invalidité et les congés de maladie de longue durée.
À PROPOS DES AUTEURES
Sylvie Blairy, PhD, est professeure de psychologie clinique à Liège Université (unité de recherche PsyNcog) et exerce la psychothérapie depuis 2003. Céline Baeyens, PhD, est professeure de psychologie clinique à l’Université de Grenoble Alpes (Laboratoire interuniversitaire de Psychologie) et spécialisée en thérapie cognitive et comportementale. Aurélie Wagener, PhD, est psychologue clinicienne et mène ses recherches en psychologie clinique au sein de Liège Université.