On dit qu’il ne faut pas confondre la religion avec la politique. Mais la religion n’éclairerait-elle pas la dimension politique de l’histoire à un niveau de profondeur qui échappe aux hommes du temporel ? Les conciles du IVe siècle ont élaboré la croyance à la double nature de Jésus, censé avoir été Dieu déjà dans le ventre de sa mère. Que signifie un tel mythe ? De quel conflit entre les idéologies des diverses classes sociales est-il l’expression ? Quelle philosophie de la connaissance reflète-t-il ? En explorant les querelles théologiques qui ont abouti au processus de la divinisation de Jésus, Manuel de Diéguez soumet la religion chrétienne à une psychanalyse politique et propose ainsi une compréhension nouvelle des rapports de la foi avec l’histoire. Parallèlement, il esquisse une théorie de l’imaginaire qui conduit à une démythologisation du mythe sacré et de la théorie scientifique comme sources d’intelligibilité du monde.