Connu sous le surnom du « boxeur », depuis qu’un pickpocket lui cassa le nez lors d’une arrestation mouvementée, l’inspecteur divisionnaire François Abjean a consacré vingt ans de sa vie à traquer les tireurs. Une quête quotidienne du flagrant délit qui lui a fait parcourir, à pied, quelques dizaines de milliers de kilomètres et rencontrer bon nombre de ces marginaux de la délinquance, spécialistes du seul vol à la tire. Ce monde à part qu’est le milieu des pickpockets est ici présenté et analysé en détail par celui qui en est l’un de ses meilleurs observateurs. Dans la foule, nez au vent, le « boxeur » hante chaque jour les lieux de prédilection des tireurs : la rue, le métro, les grands magasins, les aéroports, les hippodromes, les salles de spectacle composent ainsi un décor composite où pas un vol ne ressemble à un autre, où chaque arrestation est un événement. D’où viennent les pickpockets ? Comment travaillent-ils ? Quels sont leurs « clients » favoris ? Comment ne plus être leur victime ? Français ou gitans, gagne-petit ou aristocrates de la tire, les pickpockets ont tous un code d’honneur : pas de sang sur les mains. Ce qui n’empêche pas certains d’opérer au rasoir. Grâce à leur dextérité, montres, bijoux et portefeuilles s’évanouissent comme par magie. Le « boxeur », lui, voit tout. Car, pour qu’il puisse procéder à une arrestation, il lui faut un flagrant délit : une victime, un portefeuille et un voleur.