Un roman qui a la force d’un document. La tension du vécu et la richesse de l’imaginaire, fondus en une intrigue qui réserve suspense et intensité dramatique. Le sujet : en 1950-1951, premières années de la jeune République populaire de Chine, le « montage » d’un procès d’espionnage par les services de sécurité chinois, vu de l’intérieur et de l’extérieur. Dans un Pékin soumis, une fois encore, à une mutation de l’Histoire, s’affrontent en un combat inégal le cadre Ma — rouage implacable mais non sans une certaine humanité de la mécanique répressive révolutionnaire — et des accusés soigneusement sélectionnés, individus isolés, sans défense, bientôt broyés par un engrenage absurde. À travers ces personnages divers, Italiens, Français, Japonais, Allemands et Chinois, à travers cet affrontement entre deux cultures, entre Orient et Occident, entre capitalisme et communisme, c’est l’histoire d’une Chine colorée, folle, sensuelle et tragique, qui est racontée et analysée dans sa mutation violente, avec beaucoup d’émotion et d’ironie, par des auteurs mieux placés que quiconque pour le faire.