Dès leur mariage, en 1935, le duc et la duchesse de Sabran consacrent leur vie, leur fortune, leur énergie, à la restauration du château d’Ansouis, une des gloires de la Provence, monument historique superbement dressé — depuis dix siècles — sur un éperon rocheux au pied du Luberon. Si le public peut visiter cette merveilleuse demeure, il ignore sa longue histoire. La duchesse de Sabran, dans un récit où les souvenirs et les siècles se chevauchent à la manière d’un conte, brosse avec un extraordinaire talent les portraits de ses aïeux (le maréchal Lannes, le marquis de Morès, Conquistador au destin tragique) et de ceux de son époux : Guillaume le Croisé, Guillaume le Terrible, Gersende, grand-mère de quatre souveraines : Marguerite, reine de France, Éléonore, reine d’Angleterre, Sancie, impératrice du Saint Empire romain germanique, et Béatrice, reine de Naples... À l’histoire, se mêle la légende dorée : saint Elzéar et sainte Dauphine, toujours vénérés dans le pays. La duchesse de Sabran recrée également le monde enchanté de son enfance, dans l’hôtel particulier de la rue Barbet-de-Jouy à Paris, et celui de son mari au château de Dré, en Normandie. Puis, leur vie brillante mais souvent difficile à Ansouis, où ils accueillent des hôtes illustres et les princes de la musique, des lettres et des arts. Ansouis, où fut célébré en grande pompe le mariage de leur fille Gersende, célèbre pianiste, avec le duc d’Orléans. Une fresque historique, où vibrent la couleur, l’émotion et la grandeur aristocratique. Un livre où l’on découvre la vraie “vie de château”, avec son prestige, ses drames et ses joies, et une autre noblesse : celle du cœur.