4 mars 1946 : « Sèches, brutales, les rafales d’une arme automatique éclatent tout près. » « C’est Oudinot. Les Viets sont devant nous. Pour une prise de contact avec l’Indochine, nous sommes gâtés, ricane Bianchi à l’intention de son sous-officier adjoint qui vient aux ordres en courbant le dos. » Janvier 1946 : quelques centaines de parachutistes reprennent à leur compte la devise des Bataillons du Ciel : « Qui ose gagne. » Tous volontaires pour l’Indochine, ils viennent des différentes unités d’élite de l’armée française, soucieux de la grandeur nationale, à la recherche de l’aventure, fous de gloire et d’orgueil viril. Ils adoptent le béret rouge et seront, avec fierté, les S.A.S. d’Indochine. Aptes à toutes les missions, ils devront lutter durement contre le Viêt-minh, du nord au sud du pays. Ils créent les unités autochtones, encadrent les partisans, forment des commandos. Ces paras à bérets rouges qui deviendront, en 1948, les Parachutistes coloniaux, forment une caste à part : les S.A.S. d’Indochine. Quarante ans après, le gouvernement français décide de rapatrier 25 000 corps. Mais certains des S.A.S. resteront là où ils sont tombés, enterrés à l’écart des pistes. D’autres ont disparu dans l’eau jaune des rachs, dans la nuit sanglante de Nam Dinh ou dans les marais de Cochinchine. Ce livre est une histoire d’hommes, une histoire de Paras.