Alors qu’on s’épuise aujourd’hui à racler les fonds poussiéreux de la production socialiste et libertaire des cent dernières années, pour exhumer des auteurs mineurs, l’œuvre de Georges Sorel est là, immense et foisonnante, à peine effleurée. Irréductible à tout schématisme confortable, elle a longtemps indisposé les professionnels des idéologies de la contestation. C’est que la démarche de Sorel est éminemment subversive. Pionnier du marxisme non dogmatique, apôtre du mouvement ouvrier d’action directe, qui s’appelle à présent autogestion, l’auteur des Réflexions sur la violence doit être relu et médité, à la lumière des grands débats politique et idéologiques qui traversent la société française.